Petite Histoire de la Fiscalité
Que ce fût au temps de la Royauté, de l'Empire, voire de la République, les impôts ont toujours été mal accueillis hier par nos ancêtres, aujourd'hui par nous-mêmes... |
Les
documents domaniaux ou fiscaux sont du plus grand intérêt pour le
chercheur. Ils permettent d'évaluer à travers la situation fiscale
l'aisance familiale des ancêtres. Ainsi
que le dit M. Gildas Bernard: " Ces actes permettent de remonter de
possesseur de fief en possesseur de fief " en suivant l'évolution
de la propriété et de sa transmission par père, grand- père, voire
gendre ou beau-père ou même de . |
Taillables
et corvéables, Il est
pratiquement impossible de donner le nom de tous les impôts en vigueur
sous l'Ancien Régime, tant ils variaient de nom et de forme d'une région
ou d'une époque à une autre. Pour
simplifier, nous énumérerons les principaux : . la
taille; . les
aides; . les
compoix qui servaient à établir l'assiette de l'impôt. Louis XIV, pour des besoins financiers créera la capitation, le dixième et le vingtième |
La
taille
C'est la liste des " taillables", c'est-à-dire ceux qui sont soumis à l'impôt, dans le cadre d'une collecte (paroisse ou morceau de paroisse) avec le montant des impositions auxquelles ils sont soumis. Cependant les impositions qui figurent sur les rôles sont de 3 sortes:
a)
La taille: c'est l'impôt dû au Roi. Son établissement remonte à la
guerre de Cent Ans. Les « Privilégiés: (nobles, clergé et l'équivalent de
nos juges et fonctionnaires) y échappent.
b)
L'imposition militaire que l'on appela vulgairement 1'« ustensile» libérait
de l'obligation de nourrir et loger les soldats, en temps de guerre.
c)
La capitation instituée par Louis XIV pour financer ses guerres. Ainsi que
son nom l'indique, il est un impôt par « tête» auquel tout le monde devait
être soumis, mais une fois encore, il y eut « dérapage» et les nobles y échappèrent
ou presque.
Au
milieu du XVIIIe siècle, elle ne sera plus qu'un complément de la taille.
L'intérêt de ces documents
Ces
rôles donnent des listes de taillables, c'est-àdire des chefs de familles
ou plus exactement des chefs de feux.
Les nobles
y figurent avec la mention «pour mémoire ».
Les listes
commencent toujours par le Bourg, vers les plus petits hameaux ou écarts.
Il est toujours indiqué à quel titre ils sont imposés (propriétaire, exploitant, métayer ou fermier du bien d'autrui, comme cabaretier, meunier journalier, manouvrier, métayer,...).
Le rôle indique également le montant des trois impositions
A
partir de ces documents, on peut tirer d'utiles renseignements sur la vie de
nos ancêtres:
.
on peut avoir des listes de noms, de professions, le total des feux par
village, on peut établir les rapports avec les laboureurs et les autres professions
de la paroisse;
. à un niveau plus complexe. on pourra se « plonger dans l'étude des revenus .
.
cependant, il est important de noter qu'avant 1789, vous n'aurez jamais pour
une paroisse, le nombre d'habitants mais le nombre de feux ;
. le nombre des rôles de la taille est toujours supérieur à celui du nombre de feux, compte tenu du fait que l'on pouvait être imposé sur plusieurs articles si l'on exploitait pour plusieurs propriétaires;
. toujours
avec ces documents, on analysera la hiérarchie sociale du bourg et des
villages;
. au
XVIIIe siècle, les commerçants (épiciers) sont absents, ils n'apparaîtront
qu'au XIXe siècle. Les aubergistes sont souvent fermiers d'un bourgeois... ;
. certains
hameaux vous apparaîtront plus « gros» que le bourg, mais ce dernier possédait
l'avantage de l'église paroissiale et du presbytère. Ces deux derniers édifices
étaient les deux hauts lieux de la vie paroissiale.
Comment
calculait-on la taille
M. de
Lapalisse aurait dit c'est très simple et très compliqué: la taille était
un impôt de répartition.
Chaque
année, le Roi fixait le montant des sommes dont il aurait besoin.
Une particularité de la Normandie et de la Bretagne : Les Fouages
Le Fouage est un ancien droit de redevance ( focagium prosingulis focis), payable exclusivement par les roturiers, qui, dans les paroisses rurales devait être payé au Roi par chaque feu (foyer). Cet impôt, sous le nom de monnéage avait été instauré tout d'abord en Normandie, au XI ème siècle, comme une aide accordée au duc de Normandie pour qu'il ne fasse pas varier le cours de la monnaie. Par la suite, il fut levé pour la première fois dans les domaines de la couronne par Charles V en 1379, pour un an seulement. Charles VI, en 1338, en fit un impôt régulier qui ne tarda pas à se confondre avec la taille, sauf dans quelques provinces.
Listes des personnes les plus imposées en 1839
Listes des personnes les plus imposées en 1854