La formation du relief armoricain
Les paysages bretons s'expliquent en
partie par l'histoire géologique du Massif armoricain.
A l'origine, durant l'Ere primaire, le Massif armoricain forme un ensemble de
montagnes déjà anciennes constituées de roches éruptives ou de roches
cristallines remontées lentement des profondeurs de la Terre à la surface en
se refroidissant.
Durant l'Ere secondaire, le massif est arasé par l'érosion. Il forme des
surfaces planes appelée pénéplaines.
Pendant l'Ere tertiaire, le Massif armoricain, jusque là situé au milieu des
terres, se retrouve bordé de mers à la suite de l'ouverture de l'océan
Atlantique. La ligne de rivages n'est alors pas très différente des côtes
actuelles. Par le jeu du déplacement des plaques continentales, le Massif
armoricain connaît aussi à cette même époque des climats tropicaux. Les eaux
tièdes décomposent chimiquement les schistes en argiles et détériorent les
granites en un sable grossier appelé arène. Dans le même temps, la partie
ouest du massif est soulevée selon un axe est-ouest qui donne naissance aux
plus hauts reliefs bretons actuels. Au contraire, la partie est ( Ile-et-Vilaine,
Loire atlantique et ouest des Côtes d'Armor ) s'affaisse lentement. Elle est
envahie par des mers chaudes qui y laissent des sables et des faluns, c'est-à-dire
des dépôts de coquilles cimentées par du sable.
Durant l'Ere tertiaire également, le massif est découpé par de grandes
cassures dans la roche qui créent de nouvelles lignes de reliefs.
Lorsque la mer se retire, l'érosion reprend rapidement. Elle creuse les roches
tendres ou détériorées et entraîne la création des vallées actuelles. Les
roches dures comme le grès résistent à cette usure et forment les reliefs les
plus découpés.
Les conséquences de cette histoire géologique.
Résultat des multiples périodes d'érosion,
le relief breton ne connaît pas d'altitudes très élevées ( 384 mètres au
Tuchenn Gador ) ni de très fortes dénivellations.
Les nombreuses cassures dans la roche ont fractionné le relief, isolé des
"pays" et découpé les côtes.
Ayant été le plus souvent au dessus du niveau des mers, le Massif armoricain
ne renferme pas de couches sédimentaires épaisses et par conséquent d'aucunes
réserves de charbon ou d'hydrocarbures.
Pour les mêmes raisons, les sols sont majoritairement siliceux et donc plutôt
acides et pauvres. Ils furent autrefois les sols des plantes peu exigentes comme
le seigle et le sarrasin des galettes.
Les roches siliceuses étant imperméables, les eaux de pluie s'écoulent en
surface et la Bretagne dispose d'un réseau de rivières très dense ( près de
20 000 kilomètres ). Ces cours d'eau conduisent un peu trop rapidement les eaux
nitratées par le surdosage des engrais et des lisiers vers la mer où prospère
désormais l'algue verte.
Quelques rapports entre le sous-sol et le paysage.
Les régions granitiques forment en général
une succession de massifs fortement vallonnés. Elles sont souvent le lieu
d'espaces agricoles assez pauvres ou de paysages de landes comme les Landes de
Lanvaux.
Les grès durs et certains schistes résistant à l'érosion forment les reliefs
les plus marqués ( mont d'Arrée, massif de Paimpont ). Ils sont occupés par
des landes et des taillis de chênes.
Les schistes les plus tendres créent des paysages vallonnés aux pentes douces
et aux sols un peu plus profonds plus favorables à l'agriculture.
Ces principes généraux sont à moduler. La surpopulation des campagnes au XIXème
siècle a étendu au maximum les zones de cultures. L'emploi des engrais
uniformise l'utilisation actuelle des sols.
C'est la raison pour laquelle la grande variété de paysages née de
l'adaptation de l'homme aux conditions naturelles disparaît aujourd'hui.
Pour davantage de précisions, le site d'Armorique minéraux : http://perso.wanadoo.fr/armorique.mineraux