Le Père MAUNOIR |
La Mission et les méthodes d’évangélisation Il s’agit de la mission qu’on appellera plus tard " mission de l’intérieur " pour la distinguer des missions en terres lointaines, celles-ci ayant pour objectif l’annonce de l’Évangile aux nations païennes. La mission de l’intérieur, par contre, s’adresse à des chrétiens. On lui a donné le titre de " mission " pour bien marquer qu’il s’agit de l’intervention d’un clergé venant de l’extérieur de la paroisse, d’un clergé muni précisément d’un ordre de mission émanant de l’évêque, avec un objectif très précis et qui est la rénovation, la remise à jour de la vie chrétienne de la communauté paroissiale. En conséquence, tous les exercices spirituels de la mission vont être organisés en fonction de cet objectif : prédication très fournie, examens de conscience détaillée, confessions générales, chant des cantiques, procession de clôture. Les missions sont un des éléments
moteurs de la réforme catholique. Elles n’étaient pas réservées à
la Basse- Bretagne, mais ce qui marque la spécificité bretonne des
missions, c’est d’abord la langue : elles sont surtout prêchées
en breton. Ainsi conçue, la mission était bien adaptée à la société
rurale de l’époque. Les méthodes d’évangélisation Les missions qui s’adressaient à tous, lettrés ou non, utilisaient, pour mieux marquer les esprits, tout un arsenal pédagogique, conférences, méditations, lectures et prières communes. Le Père Le Nobletz avait développé, par exemple, le système des " Taolennou ". Ces cartes ou tableaux représentaient des thèmes illustrant son enseignement. Grâce à ces images reliées en cahier, il pouvait marquer visuellement ses fidèles qui ne savaient généralement pas lire. Contrairement à ce que l’on a dit et écrit, le Père Maunoir, lui, n’a pas réalisé de taolennou. Sans doute les a-t-il utlisées un peu au début de son ministère, et peut-être pour faire plaisir à Michel Le Nobletz. Mais il les a très vite délaissées. Le Père Le Jollec, jésuite de Quimper, dans une vie du Père Maunoir demeurée inédite, montre bien que la journée de mission, telle que l’organisait le Père Maunoir, ne comportait pas de place pour l’explication des tableaux. Cependant, le Père Julien Maunoir fut un organisateur hors pair des missions en Bretagne, un véritable génie en la matière. Le Père Maunoir était particulièrement attentif à la qualité des prédications, des confessions, et du déroulement des processions de clôture, qui relevaient un peu du théâtre. Il utilisa aussi, mais bien plus que Michel Le Nobletz, le cantique comme moyen d’instruction religieuse, en raison de l’illettrisme d’une grande partie des fidèles. On choisissait un air à la mode qui était donc connu des fidèles et l’on y adaptait des paroles religieuses qui reprenaient l’abrégé du catéchisme. En 1659, le Père Maunoir publia le Sacré-Collège de Jésus : catéchisme en breton, avec dictionnaire, grammaire et syntaxe. Né à Saint- Georges de Reintembault(35420) en Ile et Vilaine vers 1606, il fit ses études au noviciat des Jésuites de Paris. Il décéda le 28 janvier 1683 à Plévin(22340) près de Carhaix à l'âge de 77 ans.. Notes : Ce texte est extrait du site de l'Évêché de Saint-Brieuc : http://catholique-saint-brieuc.cef.fr/dec/proue/maunoir/maunoid.htm Fiche de l'Évêché de Quimper pour la béatification du Père Maunoir
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