Marie
François Auguste Louis Caffarelli du Falga
Né
au château du Falga le 7 octobre 1766, il servit d’abord dans les troupes
sardes de 1785 à 1792 et, à sa rentrée en France, s’engagea au régiment de
Noailles[1],
appelé 15e dragons et fit campagne à l’armée des Pyrénées
Orientales. Il fut nommé aide de camp du général de Nucé, puis de
Dagobert lorsqu »il fut blessé le 22 juillet 1793 à Truillas. Adjudant[2]
général en l’an II, il servit aux armées de Sambre et Meuse, d’Allemagne
et du Rhin. Il fit ensuite campagne en Égypte, entra dans la garde des Consuls
et Bonaparte le prit comme aide de camp . Il combattit à Marengo et fut
nommé général de brigade le 16 mai 1802. Envoyé à Rome pour décider le
Pape à venir en France pour sacrer l’Empereur, il fut nommé général de
division le 1er février 1805, gouverneur des Tuileries, président
du collège électoral du calvados. Il servit à la Grande armée en 1805-1806,
combattit à Austerlitz, commanda une division du corps de Davout en Allemagne
et fut nommé grand cordon de la Légion d’Honneur en 1806. cette même année,
il devint ministre de la Guerre au royaume d’Italie.
Comte
de l’Empire en 1809, il servit en Espagne à la tête d’une division de réserve
de l’armée du Nord de la péninsule, fut blessé le 29 février 1812 et
commanda en chef cette armée le 13 avril 1812. Il remporta plusieurs succès
sur les espagnols et les anglais et, avec le général Souham, contribua à
faire lever le siège de Burgos. Commandant, le 9 avril 1813, des corps de la
garde impériale restés à Paris, il conduisit en 1814, Marie Louise et le Roi
de Rome à Vienne.
Décoré
de l’Ordre de saint Louis par la restauration, mais mis en non activité le 1er
septembre 1814, il revint auprès de Napoléon comme aide de camp pendant les
Cent-jours et commanda en juin la 1ère division militaire. La
seconde Restauration le mit à la retraite. Nommé pair de France par Louis
Philippe le 19 novembre 1831, il fut secrétaire de la Haute assemblée en 1832
et, en 1840, rapporta le projet de la loi relative au retour des cendres de
Napoléon à Paris. Il est mort à Leschelles dans le département de l’Aisne
le 23 janvier 1849 à l’âge de 83 ans.
Il
avait épousé Julienne d’Hervilly, fille du commandant de la garde
constitutionnelle de Louis XVI, le 26 avril 1799. Sincère admiratrice de Napoléon,
qui se montrait envers elle »aimable, respectueux et empressé »,
elle reçut de Duroc une lettre lui donnant l’ordre de venir retrouver
l’empereur en Moravie. Elle laissa la lettre sans réponse, mais c’est elle
, dit-on, qui rédigea d’enthousiasme celle que son beau-frère, l’évêque
de Saint Brieuc, était invité à écrire pour annoncer la victoire
d’Austerlitz. L’empereur, rentré à Paris, l’invita à venir aux
Tuileries, mais, conseillée par son beau-frère, et sans nouvelles de son mari,
elle refusa et se vit retirer, le 4 février 1806, l ‘appartement
qu’elle avait au château. Elle vint cependant trouver Napoléon, qui la reçut
de façon affectueuse mais correcte et lui fit donner les moyens de rejoindre
son mari à la suite d’un voyage qui ne fut pas sans incidents. Quand le ménage
fut rentré à Paris, une nouvelle entrevue eut lieu avec l’empereur qui, dépité,
déclara : « Tous ces Caffarelli sont des fanatiques de l’honneur. »
Elle suivit son mari en Italie et l’empereur la revit à Milan au printemps de
1810, mais elle était enceinte et malade. Rentrée en France, elle vécut à
Leschelles et à Paris mais, en 1815, elle tint à faire ses adieux au souverain
déchu, lors du départ de la Malmaison. En 1821, elle déclarait :
« J’ai éprouvé une sorte de honte d’être regardée comme de sa
famille d’affection ; aujourd’hui j’en éprouve une sorte d’orgueil ;
j’ai acquis le droit de le pleurer et de me taire sur ses torts. » Elle
mourut le 5 février 1854.
Archives
de la Guerre- R. et C.-CS, 1910,p.463 ; 1926, p.519 ; 1929, p.161 ;
1930, p.85-Six
Bibliothèque
de Rouen, dossier N92- Comte Begouen-un amour malchanceux de Napoléon,
1939. É. Franceschini.