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Article d'Achille Guinamant, journaliste à l'hebdomadaire "Le Penthièvre" en mars 2003 et également mon petit cousin par sa mère, Anne Marie Derrien (° 1910-Kerliviou en Plusquellec), ce qui explique le caractère dithyrambique du texte ci-dessous. J'ai beaucoup hésité à le faire paraître, mais l'auteur étant un pur produit d'un couple de Plusquellec, les Guinamant et les Derrien, je ne pouvais que m'exécuter.

                                                                                                    Joseph Lohou.

 


 

De la Généalogie à l'histoire

 

Demain, samedi 15 mars 2003, le centre généalogique des Côtes d'Armor, tient son assemblée générale au Chêne Vert à Plérin, dès 14 h. Il ne s'agit pas d'un pur hasard.

 

Le Penthièvre s'est mis en quête de découvrir l'actif président et s'est arrêté, avenue des Rosaires, au domicile de Joseph Lohou, tout simplement. Plérinais aujourd'hui à la retraite, mais callacois de souche : un soupçon d'Armor au Pays de l'Argoat en quelque sorte. En effet, Joseph est le fils de Jean Lohou et d'Albertine Guénégou, née en 1904, elle, dans le village de Cosquerloc'h en Plusquellec et Jean en 1898 dans le village de la Haye à Calanhel. Les deux bretonnants se sont mariés à l'église de Plusquellec en 1925.

 

De ce clocher, s'échappèrent quelques noms célèbres : Quénec'hdu ou le dernier recteur noble de Plusquellec, Guillaume René Armand Floyd, par exemple ou quelques bouffées de la Révolte du Papier timbré, celle qui trace, encore, la carte politique du département, ce jour, un jeu.

Deux  enfants naîtront à Plusquellec, Marie en 1928 et Joseph en 1930, deux autres enfants verront le jour à Callac, André en 1935 et Anne en 1937. Les deux filles sont restées fidèles au Centre Bretagne, près de leur maman Albertine, décédée à 98 ans l'an dernier à Callac.

 

Les garçons se sont expatriés, l'un en région parisienne, dans l'aéronautique civile pour Joseph, l'autre dans l'armée à Poissy pour André. Si l'un a épousé une "payse" Yvette pour Joseph, le second a rencontré une Normande, ce qui explique un peu la désaffection du cadet pour ses ancêtres. Yvette Le Coz, l'épouse de Joseph, d'origine callacoise, briochine un peu, aussi ce qui explique un peu le cadre opté par le couple à l'heure de la retraite et la fièvre de la généalogie qui, un jour de 1975, a pris Joseph, stimulé aussi par ses garçons Jean-François et Hervé, eux, encore exilés en Île-de-France. " Hervé a 15 ans, me pose des questions sur la famille. Qu'à cela ne tienne! C'este le tour des mairies du canton pendant les vacances, puis plus loin, plus tard : Plusquellec, Calanhel, Duault, Bulat-Pestivien, Saint-Servais, Plougonver, Saint-Nicodème, Carnoët… A la quête des Lohou, Guénégou…

 

En 1985, c'est la découverte du Centre Généalogique de l'Ouest ; en 1988, on y apprend la généalogie, grâce au Cercle Briochin. En route vers les Archives départementales, découverte des registres paroissiaux, comme ceux de Burthulet, Botmel, devenant par la suite Saint-Servais et Callac. De grands bonds vont suivre grâce à Jérôme Floury, qui nous les transcrits sur informatique, encore  du Centre des Côtes d'Armor qui compte plus de 1500 membres aujourd'hui. Nous devrions être d'ailleurs nombreux ce week-end à Plérin.

 

Joseph "écrit" les siens pour les autres. Car le généalogiste, "pour le plaisir", l'amateur du début, s'est taillé une solide réputation, dans le milieu "des chercheurs de racines". Se prend à écrire dans des publications aux noms de Basse-Bretagne comme "Pays d'Argoat", "Poher", Landugen et Plusquellec sont évoqués dans différents bulletins locaux. Le Conseil Général s'intéresse à son travail. Et "Papy", car grand-père de 6 petits-enfants a même son site sur Internet, où l'on peut découvrir une monographie de Plusquellec avec la généalogie de Pierre Lohou, son petit-fils, s'il vous plaît.

On pourrait, dans le lot, citer Claude Quénec'hdu, un oublié de l'histoire, né un certain 7 mars 1769 à Kerdiriou en Plusquellec, écrivant ainsi à l'Empereur Napoléon I, après quelques déboires : "Monseigneur

            Depuis cinq mois bientôt complets, je souffre dans une prison, victime innocente du despotisme du sieur Alexandre Guiot, maire de Callac.

            Que n'avais-je pus souffert précédemment de son infatigable persécution ?

            Que ne puis-je rendre le tableau de mes malheurs, sensible à mes frères d'armes, aux Français, à notre Empereur.

            Le paysan du Danube fut écouté au Sénat romain : je suis un cultivateur assez connu dans mon département et dans le Finistère, mes frères d'armes m'accordaient du courage et de la bravoure. J'étais en 1788 premier en rhétorique au collège de Quimper.

            Si mon Empereur m'accordait de le voir, il comblerait mes vœux.

            J'aspire encore à le servir, à mourir à son service en lui recommandant mon fils par effusion de mon sang au champ d'honneur".

            Déboires, qui après la prison, le conduisit en Ille-et-Vilaine…

            "Claude Quénec'hdu reste enfermé à l'hospice de Saint-Méen de l'année 1811 au 4 décembre 1816, date à laquelle il décède à l'âge de 47 ans, oublié de tous.

            Il est à remarquer que le décès ne sera reporter sur le registre d'État civil de Callac que le 17 mai 1821, soit cinq ans après sa mort et comble d'ironie, l'officier d'état civil n'est autre que Joseph-Laurent Even, chouan notoire, qui avait succédé à Jérôme Alexandre Guiot dans les fonctions de maire de Callac.

            Ainsi se termine cet épisode qui agita, en son temps, la vie tranquille de la petite ville de Callac".

 

Joseph Lohou est bien dans la démarche de l'historien : du local à l'universel, tout simplement.

 

Achille Guinamant.

Article extrait du journal " Le Penthièvre", hebdomadaire publié dans la région briochine en date du 15 mars 2003.

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