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Les travaux dans l’église Notre Dame de Grâces
de Plusquellec au 19e siècle.
Église (vue côté poche sud)
Préambule.
La construction de l’édifice actuel a vraisemblablement commencé au
début du 16e siècle, les avis diffèrent, certains parlent de 1546,
d’autres de 1574, date à laquelle fut achevée le chevet ou abside, qui
est la partie de l’église qui se trouve à la tête du chœur. L’église
primitive devait se trouver au même emplacement sur le placître actuel,
qui est cette légère levée de terre ou plate-forme sur laquelle a été
construit l’édifice.
La construction de la sacristie date du 5 juin 1713, Messire Yves Le
Berre étant recteur de Plusquellec et prêtre licencié aux lois de la
Faculté de Paris. La reconstruction du massif occidental fut terminée
en 1780 sous le rectorat de Guillaume René Armand Floyd, date de
l’édification de la tour occidentale. Les travaux du 18e siècle ne nous
sont pas connus, à part la reconstruction après démolition de la flèche
jusqu’à la plate-forme en 1763.
Visite de l'église en juillet 1755 par les autorités civiles au sujet des travaux de la maîtresse vitre.
Le 10 juillet 1755, Maître Claude Thomas, notaire royal et apostolique
de la Sénéchaussée de Carhaix, demeurant au lieu de Lesmabon en Duault
et François Chesnel, notaire de la juridiction de Callac arrivent à
Plusquellec à la demande de noble homme Jean Marie Le Graët, sieur de
Kergrec'h et avocat, procureur fiscal de la juridiction de Callac ;
tous pour visiter la maîtresse vitre de l'église Notre Dame qui se
trouve au-dessus de l'autel et qui a été déplacée pour travaux. Ils
entrent dans l'église où il rencontre Louis Pérennes, charpentier qui
travaille en haut de l'emplacement du vitrail sous les ordres de Michel
Briand, menuisier. Les deux ouvriers, interrogés par le procureur
fiscal, répondent qu'ils ont reçu l'ordre du général de la paroisse. La
délégation ressort de l'église et se dirige vers la maison
presbytériale adjacente à l'église où ils rencontrent le sieur François
Viel Villeneuve, maître vitrier de Carhaix, qui déclare qu'il a déplacé
la maîtresse vitre au presbytère pour mieux la refaire. Les autorités
saluent ensuite le recteur de la paroisse, Mathias Claude Soubens, puis
signent tous le procès verbal.
Travaux du 19e siècle.
Le 1er avril 1803, à 10 h du matin, lors de la réunion du
conseil municipal, Vincent Le Morellec, alors maire de la commune et
métayer du manoir de la Boissière, demande que des travaux soient
entrepris au presbytère ainsi qu’à l’église qui menacent ruines. Une
somme de 400 francs est affectée à la réparation du presbytère et une
somme de 200 francs pour l’église. Les détails des travaux ne sont pas
mentionnés dans la lettre car il s’agit d’une réponse à une demande
précédente par la fabrique de Plusquellec.
Le 23 septembre 1810, Yves Le Cam étant maire de Plusquellec,
adresse à M. Le Préfet Jean Pierre Boullé, baron de l’Empire et membre
de la Légion d’Honneur une demande de subvention pour la réparation du
presbytère dont les travaux sont estimés à la somme de 600 francs.
Le 27 mai 1825, Yves Pierre Benoît De Lafargue[1], notaire à
Callac est requis par le maire de Plusquellec, Philippe Marie Fercoq de
Kerdiriou, pour une visite du presbytère. Cette visite permet au
notaire De Lafargue, autorité patentée, d’évaluer les dégâts de
la maison presbytériale à la somme de 554 francs.
Le 1er mai 1826, Pierre Laurent Guiot[2], expert de Callac,
priseur patenté pour l’année 1826, est invité par le recteur Guillaume
Le Rudulier et Philippe Marie Fercoq, maire, assisté de Lucas Le
Morellec, marguillier de la fabrique, à vérifier l’état de l’église
Notre Dame de Grâces et de la maison presbytériale.
Dans cette dernière, le couloir est humide et la porte cochère s’avère
en mauvais état et on propose de la changer. L’ensemble des travaux,
comprenant le presbytère et l’église sont estimé à la somme de 460
francs.
Le 29 juillet 1832, le conseil de fabrique sous la
direction de Pierre Le Bars, trésorier, adresse une supplique à
Monseigneur l’Évêque de Saint-Brieuc, Mathias Le Groing de la Romagère,
concernant l’état de détérioration de l’église Notre Dame de Grâces.
Le conseil, accompagné de Pierre Louis Capitaine, personnalité reconnue
dans le pays comme un bon architecte, visitent l’église qui menace
ruines et font état des réparations à effectuer, en particulier la
chambre de l’horloge.
Signent la lettre : Pierre Capitaine, architecte, Pierre Le Bars,
trésorier, Guillaume Le Rudulier, recteur, Philippe Marie Fercoq, maire
et les membres du conseil, Joseph Henry, Yves Abgrall, Louis Le
Higuinen.
En 1855, le 12 juin, Pierre Louis Capitaine, architecte,
présente à la fabrique une facture de 250 francs et qui comprend
les travaux de réfection de l’autel pour la somme de 150 francs et les
travaux de charpente de l’église d’un montant de 100 francs.
Violentes tempêtes à Plusquellec.
Après la destruction de la flèche en 1763, vraisemblablement due
à un violent orage, l’église de Plusquellec fut l’objet a deux reprises
de grosses tempêtes qui occasionnèrent d’importants dégâts au
cours du 19e siècle.
Dans la nuit du 14 au 15 février 1833, vers une heure du matin
surgit une violente tempête qui a fait tomber le haut de la flèche du
clocher, ainsi que la croix, sur la structure de l’église. Les dégâts
sont estimés à 900 francs.(Lettre du maire, Philippe Marie Fercoq )
A 230 ans d’écart, et comme en 1763, dans la nuit du
5 au 6 septembre 1893, la foudre s’abat sur le clocher, renversant les
deux tiers de la flèche, qui sous la chute, brise la galerie du beffroi
et enfonce la couverture de l’église sur un large espace. La foudre a
frappé la pointe de la flèche et à déchiré celle-ci en deux parties,
dont l’une s’est effondrée du côté Nord. ( voir le compte rendu de
l’architecte Alfred Guerannic en mars 1894). Le maire, à cette époque,
était François Guillou.
Sources : AD22- série V- cote V
2674-2675
J.Lohou(déc.2004)
(Maj. octo. 2006)
[1] Yves Pierre Benoît De Lafargue,
(°Botmel 1776), d’une famille très connue de Callac, originaire de
Gironde. Adjoint au maire, Joseph Laurent Even en 1819, devient maire
en 1828 au décès de ce dernier. Il reste célibataire, malgré une
tentative de fiançailles à Plusquellec en 1799 avec Marie Françoise Le
Bonhomme(°1779 Landugen), après opposition.
[2] Pierre Laurent Guiot,
(°Botmel 1776), également d’une famille connue de notaires et notaire
lui-même, percepteur, commerçant, marchand de vins et compromis en 1840
dans l’affaire de L’octroi de Callac.
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Joseph
Lohou(mise à jour juin 2012)