Construites pendant l'occupation romaine de la Gaule de 57 av J.C., jusqu'au début du IVe siècle, elles vont irriguer progressivement l'Armorique et ainsi modifier pour les siècles à venir le réseau routier. Il est probable que les itinéraires de ces voies suivaient les chemins tracés par les Gaulois.

Au premier siècle de notre ère, les romains occupent Vorganium ou Karaes(Carhaix) distant à peine de trois lieues de Plusquellec. Plusieurs voies de liaison rayonnent à partir de cette cité dont l’une en direction de Coz-Yaudet à l'embouchure du Léguer à l'ouest de Lannion. Elle se dirige de Carhaix vers le nord passant par le pont de Ste Catherine, dit gaulois mais qui semble en fait d'origine romaine, où elle franchit la rivière de l’Hyères, affluent de l'Aulne, suit une ligne droite de 1,6 kilomètre avant de se diviser en deux directions, l’une vers Carnoët et la colline de St Gildas, ancien camp romain (Tossen St Gildas) et l’autre vers Guingamp par Plusquellec et Callac.

Cette dernière voie entre dans Plusquellec par le village de Coatleau après avoir franchi le ruisseau de Kerandréau, séparant Carnoët de Plusquellec, puis au droit de la chapelle, poursuit vers Kerpaulin(an) et Kerannou, la Pomme d’Or et Pont-Bocher en Callac où la" rue romaine" a gardé son nom. Il est vraisemblable et même certain qu’une voie secondaire traversait le bourg de Plusquellec en direction du Nord pour rejoindre Calanhel, Belle-Isle-en-Terre et Tréguier. Un indice le prouve, le village de Beg-an-Alé qui signifie "  le bout de l’allée " ou " voie ".

Les grands travaux routiers entrepris au siècle dernier ont fait disparaître la plupart des vestiges conservés pendant plus de 18 siècles, bornes militaires romaines et allées pavées. Des monnaies gauloises et des pièces romaines ont été découvertes sur le territoire de la commune.

Maël-Carhaix, borne militaire romaine, la fameuse "milliariae" si familière aux lecteurs d'Astérix.

Note : La borne n'est plus située sur la place, comme indiquée sur cette carte postale ancienne, mais a été déplacée dans le jardin  près de l'église. 

Il faut remarquer que ces voies, dans un souci de sécurité, évitent vallons et vallées, talwegs et cours d’eau. Les ingénieurs romains privilégient les passages en ligne de crête. Les relais jalonnent ces chemins stratégiques. La christianisation, après la chute de Rome, a transformée ces étapes d'environ un mille romain ( 1480 mètres ) ou quelquefois en un intervalle de 2 400 mètres équivalant à la lieue gauloise, en chapelles, croix et monuments ; voyez par exemple : la chapelle  Ste Catherine en Plounévézel, St Gildas en Carnoët, St Fiacre et St Mélard en Plusquellec.

Les Voies Romaines *

Les Voies Romaines à la sortie de Carhaix **

* Sur les routes de Bretagne, Histoire d'un réseau routier- Alain Lozac'h. 1999. Coop Breiz.

**D'après " Les Voies Romaines et Fortifications des Côtes-du-Nord" - Vicomte Frotier de la Messelère-1933.

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