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En avril 1857, le vicaire desservant de la paroisse de Plusquellec, Guillaume Le
Rudulier découvre qu'un tapis de laine qu'il conservait dans son confessionnal
et qui lui servait de couverture lorsque la température dans l'église
s'abaissait en hiver, avait disparu. A cette époque, l'église n'était pas
chauffée comme de nos jours. Il en fit part à sa cousine Léontine Le Rudulier
et à la gendarmerie de Callac qui se mit en campagne pour éclaircir cette
affaire, un larcin peu fréquent dans une église, un endroit sacré pour tous
les habitants de Plusquellec.
Le
procès verbal qui suit, donne en quelques lignes le résultat de
l'enquête.
3°
Légion de Gendarmerie Impériale, compagnie des Côtes-du-Nord- Brigade
de Callac le 13 avril 1857.
Procès-verbal
constatant : un vol de tapis de laine commis dans l'église de Plusquellec
au préjudice de M. Le Rudulier, vicaire de la commune précitée dont on
soupçonne la sieure Parchantour Madeleine, arrêtée par la brigade.
Procès
verbal n° 59
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"ce
jourd’hui treize avril mil huit cent cinquante sept à trois heures du soir,
Nous soussignés, Le Bonté, Mathurin Julien et Guéguan Gilles Julien,
brigadier et gendarme à pied à la résidence de Callac, département des Côtes-du-Nord,
revêtu de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs, faisant une
tournée pour la commune de Plusquellec, avons été informés qu’un vol avait
été commis dans l’église au préjudice de M. Le Rudulier, vicaire de la
commune précitée ; Nous nous sommes transportés à son domicile et
parlant à sa personne, il nous a fait, à ce sujet, la déclaration suivante :
Le jeudi douze mars dernier, j’avais laissé dans
mon confessionnal un tapis de laine ; le lendemain, je me suis aperçu
qu’il avait disparu. Je m’en fus aussitôt trouver ma cousine Léonie Le
Rudulier, et lui demanda si elle avait été le prendre dans mon confessionnal,
sur sa réponse négative, j’ai présumé de suite qu’il avait été volé
mais sans pouvoir soupçonner personne. Le dimanche suivant, ma cousine me dit
qu’elle venait de surprendre la nommée Guyader, Françoise, épouse de Salaün,
facteur rural, demeurant au village de Kerdiriou, sur la dite commune de
Plusquellec, en avait acheté un le vendredi treize mars et qu’elle pensait
que c’était le mien. Le lendemain, elle s’en fut chez la dite Guyader, qui
lui déclara qu’en effet elle avait acheté le vendredi d’avec une jeune
personne qui était passée chez elle pour la somme d’un franc cinquante
centimes, qui lui avait dit qu’elle venait de le trouver sur la route départementale
n° 9 près de Callac. Elle lui montra aussitôt le dit tapis que ma cousine
reconnue parfaitement pour m’appartenir. Elle lui remit la somme d’un franc
cinquante centimes et le rapporta avec elle.
Nous lui avons demandé combien qu’il pouvait
valoir, il a répondu qu’il avait coûté vingt quatre francs, et qu’il
pouvait valoir dans ce moment de dix à douze francs.
Après cette déclaration, nous nous
sommes ensuite rendus au domicile de la dite épouse Salaün, et parlant à sa
personne, elle nous a déclaré qu’en effet elle avait acheté dans le courant
du mois de mars dernier, sans pouvoir le dire le jour, un tapis en laine
d’avec une jeune personne âgée d’environ 22 à 25 ans, se disant de
Locarn, qu’elle lui avait dit qu’elle venait de le trouver sur la route départementale
et qu’elle avait remis aussitôt que la cousine de M. Le Rudulier l’avait réclamé.
D’après le signalement qui nous avait été donné
de cette personne, nous sommes convaincus que c’était la sieure Parchantour,
Madeleine, reçue par la brigade le dix courant, procès verbal n° 59, qui a
commis ce vol.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent
procès verbal en triple expédition, la première destinée à Monsieur Le
Procureur Impérial à Guingamp, la deuxième au commandant de la compagnie et
la troisième au commandant de la Gendarmerie de l’arrondissement conformément
à l’article n° 95 du décret du 1er mars 1854 et avons signé.
"
Guégan
Le Bonté
Sources: AD22- V 2674
J.Lohou(déc.2004)
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