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                                                                      L’église de Plusquellec


L'église, côté sud


Historique

La première mention de Plusquellec dans les actes écrits, date de 1368 en tant que bénéfices du Diocèse de Quimper, sous le règne de Charles V dit le Sage et ceci sous le nom de Ploezescalleuc( voir Toponymie ).

En 1447, sous le règne du roi Charles VI, la paroisse est également notée dans les lettres du Pape Nicolas V ( Thomas Parentucelli-1444-1455).

Si la Bretagne ne possède que peu d'églises antérieures à la période romane, c'est que les bretons, tout comme les gallois, avaient conservé la tradition de la construction tout en bois, héritée des anciens celtes. De cette antique tradition, témoignent encore les innombrables voûtes en lambris des églises construites aux siècles postérieurs. Les églises des XV° et XVI° siècles, comme celle de Plusquellec, ont toujours leurs voûtes formée par un lambris en planchettes de chêne ou de châtaignier, qui sont étroites et plus ou moins longues.

L’église Notre Dame-de-Grâces ou des Grâces, en breton Itron Varia ar C’hras, suivant l’appellation de l’époque, est reconstruite au 16ème siècle sur l’emplacement d’une autre église ou chapelle, dont il ne reste que l’ossuaire. 

De nos jours, nous avons oublié l’importance et la fonction sociale de ce lieu avant la Révolution, ne nous rappelant que de la fonction sacrée et religieuse sous la règle de l’Eglise, alors qu’elle a été aussi le siège de la fonction publique pendant près de 800 ans. C’est sous son porche que se réunissaient les assemblées de paroissiens  et qui déterminaient ensemble, la conduite de la paroisse..

Il n’est pas question ici de décrire entièrement cet édifice, en dehors de notre compétence, mais d’attirer l’attention du lecteur sur quelques particularités originales.

Le Porche Sud.

Le porche, construit de 1551 à 1560, reste avec la nef ou vaisseau central, la partie la plus ancienne de l’édifice.

Les Douze Apôtres sont toujours intacts depuis le XVIIe siècle mais une particularité les distingue, ils ne sont pas tous représentés avec leurs attributs traditionnels. Par exemple, Mathias, successeur de Judas, le premier en entrant sur la gauche porte une équerre alors que son outil habituel est la hache. Jude ou Thadée, qui suit Mathias devrait porter une hallebarde au lieu d’une scie et Simon le Zélote, qui suit Jude, est affublé d’une scie à la place d’une hache. Mathieu, le quatrième à gauche, percepteur de son état, n’a pas la bourse qui qualifie sa profession mais une balance.

Toujours dans le porche, on observera quelques figurines sculptées à caractère profane, comme le personnage qui soutient Jacques Le Mineur, cousin de Jésus, cinquième personnage à gauche et qui porte un bâton à foulon. A l’extérieur, en suivant les frises de la façade du porche, on sera surpris par le caractère licencieux de la figure finale.

Porche sud

Porte sud

La Chaire à prêcher.

Presque à l’insu de ses habitants, l’église de Plusquellec possède une chaire à prêcher, considérée par les spécialistes des monuments historiques et des arts religieux, comme une des plus belles de Bretagne.

Cet ouvrage provient, sans aucun doute, d’un atelier carhaisien, sa facture et son style sont de la Renaissance avec une touche italianisante, elle devait être à l’origine polychrome, c’est-à-dire peinte de plusieurs couleurs. Elle est adossée à la quatrième pile Nord de la nef, sans appui sur le dallage, et comporte six panneaux de bois sculptés.

Pour la petite histoire, cette magnifique chaire fut empruntée par un prédicateur très célèbre en 1647 et 16 plus tard, en 1663. Je veux parler ici du Père Maunoir au cours de ses pérégrinations et missions à travers toute la Bretagne.

Le thème général provient du Nouveau Testament et représente :

 

L'Adoration des mages (détail)

Enfeu aux armes de François de Kerouartz et de Marguerite de Poulmic (x 1550)- Dessin de Frotier de la Messelière-1928


 

L'église, le cimetière vers 1910 et son calvaire du XVI° siècle.



L'église et la croix du calvaire vers 1920

Notes : 

1-Le calvaire situé à gauche de l'entrée appartenait autrefois à la chapelle seigneuriale Saint-Julien de Coatleau.

2- Le cimetière fut transféré peut après les années 1948-1950 sur le chemin menant de Plusquellec à Plourac'h, avant le village de Pont Merrien.

Plan du vieux cimetière en 1948-Plan d'architecte n°phototype 55N00001


KANTIK ITRON VARIA C’HRAS

Plusquellec

Var ton : Petra zo neve en Ker-Is- (Sur l’air de : Qui a t-il de neuf à Ker-Is)

DISKAN

A vianig ‘meuz ho karet,

Itron Varia C’hras vinniget

Bepred ha beteg ar maro,

Da virviken me ho karo.

REFRAIN

Dès ma prime enfance, je vous ai aimée

Notre Dame de Grâces bénie

Toujours et jusqu’à la mort,

A jamais je vous aimerai.

Ne oan c’hoaz nemet eur bugel,

Mailluret e barz rna c’havel.

Ha ma c’hentan komz a dudi.

Oa hano Jesus ha Mari.

Je n’était encore qu’un enfant,

Au berceau, dans mes langes,

Que mes premières paroles d ‘émerveillement

Furent de prononcer le nom de Jésus et Marie.

Raktal pa deuiz da greski.

Wa ha divrec’h. douget ganti,

Ma Mamm d’hoc’h iliz ma renaz.

Ho diragoc’h ma daoulinaz.

Aussitôt que je grandis,

Me portant dans ses bras,

Ma mère, jusqu’à votre église me conduisit

Et devant vous m’agenouilla.

Nag a wech., krouadur bihan,

Kleviz ive ar c’homzou man :

Kar. ma bugel, ha kar bepred.

N’ Itron Varia C’hras binniget .

Que de fois, petite créature,

J’entendis également ces paroles :

Aime, mon enfant, aime toujours

Notre Dame de grâces bénie.

Keit ma oan ive bugelig.

Bugelig paour ha reuzeudig,

Meur a wech ‘c’h euz bet ma miret.

Deuz an drouk ha deuz or pec’hed.

Durant mon enfance aussi,

Enfance pauvre et malheureuse,

Plus d’une fois vous m’avez préservé

Du mal et du péché.

Digouet amzer ar laouankiz

Gant he zechou hag he frankiz,

Warnon, o mamm o garante.

C’houi ch euz bet beillet adare.

Au temps de la jeunesse,

De ses défauts et ses licences,

Sur moi vous avez veillé à nouveau,

Ö vous, mère remplie d’amour.

Goude ze pach is war an oad,

Mar ‘meuz bet kerzet en hent mad,

Drezoc’h Mari. mamm vinniget,

Gant ho sikour ‘m euz hen heuillet.

Plus tard, devenu adulte,

Si j’ai emprunté le bon chemin,

C’est guidé par vous, Marie, mère bénie,

Grâce à votre aide que je l’ai suivi.

Breman pa ven gwall drubuillet,

Gant ar bed pe an droug speret

Me ran d’am mamm vad eur beden,

Ha bepred e teu d’am zouten.

A présent, lorsque je suis en grand tourment

Des maux du monde ou de l’esprit,

Je fais une prière à ma bonne mère

Et toujours, elle vient à mon secours.

Pe vin erru pâl ar maro,

Stanket ma mouez, mud ma geno,

Ma c’halon baour a laro c’hoaz,

Hano an Itron Varia C’hras.

Au seuil de la mort

Sans voix et sans parole,

Mon pauvre cœur dira encore

Le nom de Notre-Dame de la Grâce.

Binniget, Mamm a drugare,

Plusquellegiz ho bugale,

Ra ma vezint bepred fidel

Da Jesus ha d’e vamm zantel.

Bénissez, Mère miséricordieuse,

Vos enfants de Plusquellec

Que ceux-ci soient toujours fidèles

A Jésus et à sa sainte Mère.

Delc’het ar peuc’h en tiegezou,

Gret vo fur ar vugaligou,

Ar iaouankiz bepred divlam,

Hag eur skouer vad pep tad he mamm.

Maintenez la paix dans les demeures,

Faites que les plus petits soient sages,

La jeunesse toujours irréprochable

Et que chaque père et chaque mère soient l’exemple même

Pliget ganac’h patronez vad

A bep droug hon miret dalc’hmad,

Mac’h efomp d’an nenv da veuli,

Hano Jesus ha hoc’h hini.

H.le C.

Daignez, bonne Patronne,

Toujours nous garder du mal,

Que nous allions aux cieux

Chanter vos louanges et celles de Jésus

Adaptation française Mme Morvan Marie Hélène.


Le chant suivant est souvent chanté lors des cérémonies religieuses, lors des pardons :

 

Salud d'oc'h, iliz ma farrez

 

Salud d'oc'h, iliz ma farrez

Je te salue, église de ma paroisse

Salud iliz ma zadoù kozh!

Je te salue, église de mes ancêtres!

Ma c'halon a zo da dommañ

Mon cœur se réchauffe

Iliz santel, pa ho kwelan

Quand je te voie, sainte église!

 

 

Ma c'halon a zo da dommañ

Mon cœur se réchauffe

Ha ma daoulagad da welañ,

Et mes yeux de pleurer

P'ho kwelan, iliz benniget,

Quand je te voie, église bénie,

Rak ennoc'h oun bet badeet.

Car j'ai été baptisé en toi.

 

 

Salud d'an tour zo war e benn,

Je salue le clocher qui te domine

Kroaz hor Zalver, sin ar c'hritien;

Et la croix, signe (de ralliement) des Chrétiens.

Zo, en z greiz, kleier o son

Les cloches sonnent en ton cœur

E pep mare hag e pep ton.

Par tous les temps, de diverses manières.

 

 

Din-me, da deiz ma badeant,

Vous sonniez joyeusement pour moi

Kleier sakret, chui zone drant!

Le jour de mon baptême, O cloches sacrées!

Ha pa teuio deiz ma marv,

Et quand viendra le jour de ma mort,

C'Hui, truezus din a zono.

Vous sonnerez pour moi, emplies de pitié.

 

 

Ma zud, em raok, pell-zo amzer,

Bien longtemps avant moi, mes ancêtres

A leuske labour ha tier,

Quittaient leur travail et leur maison

Bep sul, bep gouel evit diskuizh,

Chaque dimanche et chaque jour de fête pour se reposer

Gant Jezus, amañ, 'n hon iliz.

Ici, avec Jésus, dans notre église.

 

Joseph Lohou(mise à jour 07.2010)

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