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Le manoir de Kerthomas,  la famille de Kerouartz, les Abgrall.

Plusquellec ou Ploesquellec était avant la Révolution la paroisse mère, avec Botmel et Calanhel comme trêves.

La paroisse dépendait de l’évêque de Quimper et était située à l’extrémité ouest de l’évêché de Cornouaille à la limite du Trégor.

La commune est bordée à l’est par la rivière de l’Hyère, au nord par le ruisseau de Gervilly et au sud par le ruisseau de Kerandreau. Deux ruisseaux traversent le territoire, celui de Pont ar Floch et celui de Kerthomas, ce dernier forme avec un petit ru descendant du village de Cosquer-L’Hostis, l’étang de Kerthomas.

Ce village était autrefois le siège d’un manoir dont il ne reste aucune trace visible actuellement. Ce manoir appartenait au XVI e siècle à la famille de Kerouartz.

François de Kerouartz(+1557)  et Marguerite de Poulmic, seigneur et dame de Kerthomas ont leurs tombes dans l’église de Plusquellec et ses armes sont visibles au chevet et à l’extérieur  avec les armes des Ploesquellec.

Ecu : d'argent à la roue à cinq rais de sable, accompagnée de trois croisettes de même
Devise : tout en l'honneur de Dieu, et tout avec le temps

 



En 1692, Jean Le Gall de Lestrédiec, faisant office de marguillier et fabrique de Plusquellec déclare à la sénéchaussée de Carhaix que le manoir de Kerthomas appartient au Seigneur Marquis de Kerouartz et qu’il est actuellement absent, étant capitaine-lieutenant des Chevau-Légers de Monseigneur Le Duc de Berry. Cette famille de Kerouartz appartient à une lignée connue du Léon dont le berceau était le magnifique Château de Kerouartz en Lannilis.

 La famille Kerouartz originaire dudit lieu en Lannilis possède également la Motte, Kerengarz, la Fosse, le Coum, Leuranlémen, Keranroux, Bergoët et Ploudiner (Lannilis), Lézérazien et Lomenven (Guiclan), Lossulien (le Relecq-Kerhuon), Penhoët (Saint-Thégonnec), Penvern et Lomélar (Plounéventer), Coateozen (Landouzan Le Drennec) et Kergroadez (Plourin-Ploudalmézeau).
Cette famille est présente aux montres et réformations de 1426 à 1534, paroisses de Lannilis et de Landéda, et faisait preuve de dix générations à la réformation de 1669.

Le manoir des Kerouartz à Lannilis

Ecu : d'argent à la roue à cinq rais de sable, accompagnée de trois croisettes de même
Devise : tout en l'honneur de Dieu, et tout avec le temps.

 Macé, croisé en 1248 ; Hervé, au nombre des dix Bretons de l'armée de Sylvestre Budes qui combattirent et vainquirent dix Allemands à Rome en 1375, épouse en 1360 Jeanne le Barbu, de la maison de Tromenec, dont : Hervé, marié en 1380 à Marie de Saint-Goueznou, de la maison du Breignou ; Claude, chevalier de l'ordre du Roi, épouse en 1602 Françoise de Kerbic, dame de Coëteozen ; un capitaine des chevaux-légers du Duc de Berry, maître de camp d'un régiment de son nom en 1690, qui se distingua aux combats de Fleurus et de Leuze en 1690 et 1691, et eut un cheval tué sous lui à la bataille de la Marsaille en 1693 ; trois chevaliers et un commandeur de Malte depuis 1706 ; deux présidents aux enquêtes depuis 1744 : un membre admis aux honneurs de la cour en 1784 ; deux membres tués à Quiberon en 1795.
En 1674, Hyacinthe-Joseph de l'Isle-Kerouartz loue ses manoirs et seigneurie de Keruzanval à Jean le Stum, moyennant 450 livres, fermage qui suppose une contenance importante. En 1713, Jeanne-Renée de Kerouartz, fille du précédent, est qualifiée de dame de Lisle et de Keruzanval

  Vers 1690, un métayer, mis en place par les Kerouartz, arrive à Kerthomas, il s’appelle Sébastien Abgrall, il est éduqué et signe les registres paroissiaux, il est veuf.

Il marie son fils de 22 ans François avec la fille de François Le Gall de Rundunec le 2 mars 1699, l’année terrible de l’épidémie de choléra qui décima en trois mois d’octobre à décembre le tiers de la population.

Sébastien avait un deuxième fils Yves, de trois ans plus âgé que François, celui-ci est placé à Nantes dans une maison noble dont nous ignorons le nom. Il se marie le 12 octobre 1705 dans la paroisse St saturnin de Nantes avec Françoise Le Tronc, servante dans la même maison et un fils Yves leur naît le 18 février 1706, quatre mois après leur union, le père est absent et le parrain s’appelle Gervais Le Broc et il est dit gascon de marine de profession. Ils s’établissent au manoir de Kerthomas, mais l’épouse  ne semble pas avoir suivi le père et le fils.

 De François Abgrall et Marie le Gall, on ne connaît qu’un seul fils Jean, qui naît le 26 décembre 1700 et se marie à 18 ans avec Marie Le Faucheur de Carnoët le 16 janvier 1718.

De ce couple naîtront trois fils prêtres, François, Sébastien et Joseph qui ont exercé à Plusquellec  jusqu’à la Révolution, Yves, Jean-Yves et Barbe qui feront souche et dont je suis issu.

  Mais le personnage qui nous intéresse, n’est pas encore né. Il est totalement ignoré des habitants de Plusquellec et pourtant il marqua son époque en devenant député du Finistère au Conseil des Cinq-Cents le 25 germinal de l’An VI ;

François Abrgrall naît le 4 octobre 1757 au manoir de Kerthomas, il est le fils de Charles Abgrall, petit-fils de Sébastien, le finistérien, et de Jacquette Quénechdu.

Son oncle François, curé de Plusquellec sous le rectorat d’Eussaf d'Oixant, lui inculque quelques notions de français et de latin et le destine à la prêtrise. Il rejoint le Collège de Quimper en 1770 tenu jusqu’en 1767 par les Jésuites. Il est acquis aux idées nouvelles et abandonne la prêtrise pour la basoche et devient homme de Loi à Quimper. Avocat au Présidial de Quimper en 1790, puis administrateur, membre du directoire du District et procureur syndic remplaçant Le Coz, nommé évêque d’Ille-et-Vilaine.

Il était à sa mort en 1805, Directeur des Contributions Directes de Quimper.

Une carrière exemplaire pour le petit François de Plusquellec !

 J.Lohou (13.12.2003)  

Notes : Marie Guézennec et Joseph Lohou- Deux oubliés de l'histoire-Cahier du Poher n°5- Décembre 2000-pages 14 à 26. 


 

Notes sur les Du Gage et Kerouartz pendant la Révolution.

  LES KEROUARTZ PENDANT LA REVOLUTION

      Le Marquis du Gage était un très riche propriétaire foncier, au mois de mai 1792, le Directoire du département des Côtes du Nord évaluaient sa fortune à plus de 100.000 Livres de revenus. Il s'appelait Jacques-Claude de Cleuz[1], marquis du Gage et avait épousé par contrat du 15 février 1765 Jeanne-Jacquette de Roquefeuil. Il habitait de préférence au château des Salles à Guingamp. Le marquis du Gage quitta la France au mois de mai 1791, pour voyager, disait-il en Angleterre: sa mauvaise santé l'obligeant à se rendre aux eaux de Bath. Néanmoins l'on se rendait compte qu'il avait emporté toutes ses valeurs, tous ses objets précieux, si bien que l'on ordonna d'établir le séquestre sur ses biens, au mois d'avril 1792. Sur opposition, le Directoire du département le maintint, le 9 mai suivant. C'est alors que Bouvier des Touches, ex-commissaire du roi près le tribunal du district de St Brieuc, se rendit auprès de la Convention pour obtenir la main-levée.

Cette démarche, de même que celles qu'il poursuivit par la suite, pour faire admettre la non-­émigration du marquis du Gage, furent causes de son incarcération comme suspect au moment de la Terreur. De même en fut-il de Le Normant de Kergré, qui se trouva impliqué dans cette affaire, d'après les indications contenues dans une lettre trouvée au décès d'une dame de Roquefeuil. Néanmoins, le marquis du Gage était inscrit sur la liste des émigrés du district de Guingamp, le 30 novembre 1792, alors qu'il l'était déjà sur la liste du département du 4 septembre. Sa femme n'y fut portée que le 14 juin 1793. Ils protestèrent toujours contre leur inscription qu'ils déclarèrent injustifiée. Tous deux moururent en exil: le marquis du Gage, à Bath même, comté de Somerset, le 18avril 1793.

Le 4 janvier précédent, le Directoire du district de Guingamp avait reçu l'ordre de procéder à la vente du mobilier tant à la ville qu'à la campagne. Leur fille Marie-Josèphe-Reine et leur gendre Jacques Louis François Marie Toussaint[2], marquis de Kerouartz(contrat du 28 août 1785) avaient également émigré et étaient respectivement inscrits sur les listes du 12 janvier 1793 et du 4 septembre 1792. La marquise de Kerouartz décéda également à Bath le 16 octobre 1796, laissant deux enfants Jacques-Louis-Marie-Georges-Oswen et Frédéric Charles Marie non émigrés à cause de leur jeune âge. Bien que leurs grands-parents eussent été amnistiés le 18 brumaire an XI, et leur mère, le 21 prairial de la même année- amnistie singulièrement posthume, on eut énormément de peine à obtenir la main-levée des propriétés invendues, car le marquis et le marquise du Gage étaient morts en émigration pendant la mort civile de leur fille.

Néanmoins ils y parvinrent, et en 1818, on leur accordait la restitution de 21 tenues convenancières provenant de leur mère.

En 1848 et dans les années précédentes, le Tribunal civil de Guingamp est continuellement saisi par les deux frères Kerouartz qui cherchent à récupérer des baux que les cultivateurs de la région dissimulent à qui mieux mieux. Frédéric Charles est propriétaire au Château des Salles à Guingamp et son frère Jacques Georges Oswen, chef d'escadron de Cavalerie. (Voir AD22- cote 3 U 2 -art.38- Litiges entre les Quénechdu de Plusquellec sur la terre de "Parc Guillou ou Morvan- cadastre plan n° 993)


Frédéric de Kerouartz,(°1858-1930)

 

                                                                            Joseph Lohou (juillet 2004)
                                                                                 Mise à jour : 22 juin 2011

 

Sources: Ventes des Biens Nationaux - AD22- Séries E et Q                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      


[1]  Jacques Claude de Cleuz Très Haut et puissant Sr Messire , chef de nom et d'armes,Marquis du Gage et du cludon, Lanamus , Kermeno, Bourgerel, Traonvoas, vicomte de Kerosneun, Baron de Pestivien, Châtelain de Bodillo, Rimaison, Quelvern, Talvern, La Ville Jagu, Kermarquet, Kerbabu, kerprigent, Kermorvan, Coatmeur, Le Quellennec, Kerdaniel, Kerandrou, Locmaria, Relais Le Portz kermarc
Grand Voyer de Dol, lieutenenant colonel de la capitainerie des gardes côtes de Lannion.                                                   

[2] Jacques Louis François Marie Toussaint de Kerouartz,Trés Haut et puissant seigneur, chef de nom et d'armes de Kerouartz, chevalier et seigneurr du marquisat de Kerouartz, châtelain de Lossulien?, vicomte de Kermellec, comté du Penhoet, Capitaine de cavalerie au Régiment Dauphiné.              

 

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