Plusquellec, ses manoirs, lieux nobles.
Cette commune qui
fut sous l’Ancien Régime, une paroisse de première importance, possédait
quelques manoirs remarquables et dont peu ont résisté à l'usure du temps.
Citons dans
l’ordre :
Le manoir de
Coatleau (Famille De Coatanlem, Du Pontho, de la Marre et Névet )
Le manoir de
Kerthomas ( Famille de Kerouartz et Poulmic)
Le manoir du Lein
(Famille Floyd d’origine écossaise)
Le manoir de
Leindily ( Famille Euzenou - Henry Euzenou fils aîné de Charles, x avec Marie
de Coatgoureden, fille de Henry de Coatgoureden en 1550)
Le manoir de
Lestrédiec ( Famille de la Boissière en 1427-Euzenou et Alleno)
Le manoir de
Guermoal ( fin du XVIe-début XVIIe s.)(Famille du Garspern)
Le manoir de
Kerdiriou ( XVIIe s. en partie ) ( Famille Guézennec)
Le manoir du
Quellennec ar Sal (Famille Euzenou en 1427 , Vice du Lou -Visdelou en 1550 et
Jacques Claude Cleuz du Gage jusqu'en 1790)
Le manoir de la
Rivière ou Maner ar Ster en breton et conservé ainsi sur les cartes I.G.N.(
Famille du Gourvrinec - Le Baellec en 1692)
Le manoir de la
Boissière (Famille de Crézolles, de Lézandevez, de la Boissière, de Lanloup)
Le manoir de la
Basse Boissière (Famille de Ploesquellec)
Le manoir de
Guernaudren ( Famille Bahulost en 1427)
Le manoir
presbytérial de Plusquellec( 1688)(Recteurs Nobles )
Le lieu noble de
Kermaël ou Keramel (Famille du Garspern en 1692)
Le lieu noble du
Quellennec Creis( Famille Cleuz du Gage en 1692)
Le lieu noble de
Guerfang (Famille Huon en 1692)
Le lieu noble de
Portz ar Bourhis? (Famille Le Bon en 1692)
Les manoirs n'offraient aucune particularité architecturale, ils n'en n'étaient pas moins de solides constructions qui en imposaient par une certaine ampleur et la surface de leurs dépendances. Ces manoirs restaient des fermes, mais de grandes fermes bien équipées, avec souvent un pigeonnier ou une "fuye à pigeons", dont le nombre de boulins correspondait à l'étendue des terres. Des manoirs conservèrent longtemps des douves ou une tour d'angle et des murailles qui les cernaient de toutes parts. D'après certains auteurs, ces cinq à dix manoirs par paroisse avaient servis de cellules élémentaires au système militaire féodal ou ducal. Viollet Le Duc définissait le manoir comme "une maison seigneuriale et habitation féodale, accompagnée de parties agricoles". Le manoir était donc l'habitation d'un propriétaire de fief, qui pouvait appartenir à la noblesse, ou être un notable" vivant noblement", suivant l'expression de l'époque.
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Manoir de la
Boissière
Parlons d'abord de
la toponymie du lieu, La Boissière vient du latin, buxus, le
buis, qui comme chacun le sait est un arbuste à feuilles persistantes de la
famille des Buxacées aux multiples usages; religieux comme branche qu'on bénit
pour la fête des Rameaux, bois jaunâtre, dense et dur de cette plante, utilisé
comme couvert à salade, matériau sculpté et décoratif, petit outillage varié.
Les sous-bois de la forêt de Carnoët étaient connus pour son buis dont on
sculptait des cuillers richement incrustées ou encore des tiges de binious et
fuseaux pour rouets et lits-clos.
De buis, nous
passons à Beuz/it, Buz/it, noms souvent françisés en La Boissière.
Les anciens de
Callac et de Plusquellec ne parlent de La Boissière qu'en ces termes : Maner
Veuzit, le manoir de la Boissière, ar Veuzit
Coz, la vieille Boissière, ar milin Veuzit, le moulin de
la Boissière.
La famille de la
Boissière est attesté à Plusquellec depuis 1427 où M° Guillaume de la Boissière
demeurait en son manoir du dit lieu et Ollivier de la Boissière en son manoir
de Lestrédiec.
Le 26 avril 1645
, Jan de Crézolles naît au manoir, il est le fils de Jan et de Louise Jégou,
l'année où le Noble Homme, Jan Crézolles, sieur du Vieux Tresnou, Kermarec,
Kergollo et la Boissière baille le 21 décembre la métairie de la Boissière
à Guénolé Kerlosquet, dit "Samson" pour
une durée de cinq années. Un
Ollivier de la Boissière, fils d'Yves et de Marie Du Pont épouse Marie de
Crézolles, fille des précédents et sœur de Jan du manoir de la Boissière vers
1660; Ollivier est également le parrain de la petite cloche de l'église appelée
Marie Ollivier. Ce couple vient habiter le manoir et deux garçons, Charles et
Marc Antoine et quatre filles, Anne, Françoise, Françoise Sébastienne et Marie,
naissent de cette union.
Puis vers 1707,
les de la Boissière quittent définitivement Plusquellec après la mort de
Marc-Antoine de la Boissière le 4 avril 1707, célibataire. Les de la Boissière sont
présents pendant le siècle suivant à Trébrivan, Plougonver et Loc Envel. Anne de
la Boissière, la benjamine, née en 1670, épouse vers 1710 , Gabriel Vincent
de Lanloup, sr de Lanloup et le manoir passe aux mains des Lanloup. Anne Joseph de Lanloup,
leur fils hérite du manoir, il est médecin et finit guillotiné le 13 mai 1794 à
Paris, condamné à mort par le Tribunal Révolutionnaire comme conspirateur.
Une branche des de la Boissière, alliée aux Thiennes sont maintenant établis
en Belgique. (Voir Généalogie des Lanloup)
Le manoir possédait un magnifique puits décoré d'un homme vigoureux tenant une sorte de
bâton ou pen-baz dont nous ignorons la signification, ainsi que
d'un dragon, malheureusement le puits et le manoir sont actuellement délaissés
et en ruines. Henri Frotier de la Messelière décrivant en 1928 le manoir
indiquait : "Sur la margelle du puits est sculptée un vigoureux gaillard
armé d'une trique écotée( bâton nu), prêt à défendre les abords. On remarque sur la gauche de la façade, une "fuye à
pigeons" comprenant 13 boulins. La tour d'escalier "en vis"
ronde desservant l'étage et disparue à ce jour devait se trouver au centre de
la façade, avec l'accès à l'étage par la porte encore visible.
Manoir de la Boissière
Fenêtre grillagée (détail)
En 1427, Guillaume de la Boissière habite son manoir et le métayer se nomme Guillaume Le Turluer. Goeffroy de Toullegorn demeure au manoir de la Basse Boissière avec Hervé Le Briz comme métayer.
Manoir de la Boissière vers 1928
d'après un dessin de Henri Frotier de la Messelière
A gauche le blason des de la Boissière
" De sable au sautoir d'or "
Liste
des colons de la Boissière entre 1750 et 1782.
Le manoir de Quellennec ar
Salle ou Guellec ar Sall
Ce manoir, répertorié
dans les années 1920-1930 par le Vicomte Henry Frotier de la Messelière,
comportait à l'origine une tour ronde située sur la partie gauche et
donnant accès à l'étage supérieur. Il ne reste sur cette façade que les
six ouvertures des boulins du colombier d'origine, au dessus de la porte, et les
deux fenêtres à meneaux de la partie gauche, signes évidents de la noblesse du
lieu
Le premier
seigneur connu de ce manoir est Conan Euzenou, noble de Plusquellec en 1427 et
sa compagne Marguerite de Kermeno. Le fils puîné de Conan, Henry Euzenou
reprend le manoir le 16 avril 1480 et lui adjoint fosses et douves. Le manoir
est affermé le 22 février 1492 à Jehan Le Dot, patronyme aujourd'hui disparu et
fort influente aux siècles derniers, qui s'oblige à payer les rentes aux termes
accoutumés.
A la Révolution, le manoir d'une superficie de 97 journaux fut confisqué comme
bien national et vendu le 12 germinal de l'An IV(1er avril 1798) au nommé Le
Cardinal, procurateur de François Yves HOMO de Pontrieux pour la somme de
309.000 £(cap. 12 000) . La vente fut annulée en l'an XI pour des
raisons assez obscures. Le 16 pluviose de l'An XII(27.011804), le gendre de
l'émigré, Jacques Louis Marie Toussaint de Kerouartz s'en rendait acquéreur
moyennant 9.000 fr.
Le Manoir de la Rivière ou
Maner
ar ster.
Le manoir de la Rivière date du 17° siècle, il est situé dans la
vallée de l'Hyère, sur la route départementale 787 de Callac à Carhaix. Il
était habité à cette époque par la Famille de Gourvrinec. Pierre de Gourvrinec
et sa femme Mauricette de Kergrist, décédée le 22 juin 1690, l'habitaient en
1690. Voir le dossier Famille Gourvrinec