LE
GÉNÉRAL À LA JAMBE DE BOIS
Élève de Sorèze puis de l'école du Génie de Mézières (qui préfigure
Polytechnique) en 1775, jeune officier dans le corps du Génie, les garnisons se
succèdent. En 1786, au décès de sa mère, il prend en mains l'administration
du domaine familial du Falga. Gestionnaire avisé, c'est aussi un homme de cœur.
Le patriote progressiste et libéral, déçu par l'activité politique, tentera
de résoudre les difficultés engendrées par la période révolutionnaire.
Appuyé par Sieyès, il rejoint l'armée de Sambre et Meuse. Le 17 décembre
1795, exposé aux tirs d'artillerie, sa jambe gauche est fracassée. Au sortir
d'une longue convalescence, il se rend à Paris où il devient un familier de
Bonaparte. Caffarelli reprend du service actif à l'armée d'Angleterre et
prépare la campagne d'Égypte. Il enrôle savants et amis (Monge, Berthollet
etc.), organise les services civils et militaires pour la campagne et
l'embarquement sur les 335 navires qui appareillent de Toulon à destination de
l'Égypte. Son rôle est partout éminent : dans la soumission de Malte, le
débarquement périlleux, une campagne qui se déroule avec son lot de difficultés,
la chaleur, la soif. Caffarelli est toujours au premier rang. Le 11 août 1798
près de Salheyeh, il charge sabre au clair, combat au corps à corps. Sa témérité
lui vaut une sévère semonce du général en chef. Maximilien Caffarelli qui
avait tenu un rôle primordial dans la préparation de l'expédition va donner
en Égypte toute la mesure de son talent : améliorer la protection du
Caire, faciliter la liaison entre Alexandrie et le Nil, participer à la création
de l'Institut d'Égypte. Créations de fours à pain, constructions de moulins
à vent, adductions d'eau, irrigation, urbanisation, conservation des « objets
antiques », etc. ses activités sont multiples. Il est au côté
de Bonaparte dans la région de Suez, en route pour la Syrie, il dirige l'enlèvement
des villes, rénove leurs fortifications, creuse des puits. Puis c'est
l'horrible massacre de Jaffa, et Saint-Jean d'Acre : l'échec de Bonaparte,
la fin du rêve d'orient, la mort de Max Caffarelli.
Biographie
sommaire :
Louis
Marie Joseph Maximilien Caffarelli, né
au château du Falga le 13 février 1756, entra à l’école du Génie de Mézières
en 1775 et était capitaine en avril 1791. Étant à Wissembourg en 1792, il
refusa de prêter serment au gouvernement républicain, il fut suspendu de son
grade et incarcéré. Réintégré en avril 1795 comme chef de bataillon et
sous-directeur des fortifications à l’armée de Sambre et Meuse. Il se
distingua, sous le général Jean Baptiste Kléber, au passage du Rhin le 6
septembre où il fut promu chef de
brigade, puis suivit en décembre de la même année la retraite du général
Marceau (François Séverin Marceau- Desgraviers dit Marceau). C’est en
traversant la rivière Nabe, qu’il eut sa jambe emportée par un boulet. Il
fut élevé au grade de général de brigade quelques jours après cette grave
blessure et continua la campagne avec une jambe de bois. Nommé à la tête de
du Génie dans l’armée d’Angleterre en octobre 1797, puis celle de
l’armée d’Orient en mai 1798, dont le général en chef était Bonaparte.
Il
servit à la prise de Malte et d’Alexandrie, au combat de Salheyeh, fortifia
Le Caire et suivit Bonaparte en Syrie, où ses soldats redoutaient sa sévérité.
Il participa à la prise de Jaffa le 7 mars 1799 et coopéra le 9 avril au siège
de Saint Jean d’Acre où il fut atteint d’une balle qui lui fracassa le bras
droit. Amputé par le futur célèbre chirurgien Dominique Larrey (°
1766-1842), il succomba à sa blessure le 27 avril 1799. En plus de ses qualités
militaires, il avait pris une part active aux travaux scientifiques de l’expédition
d’Égypte.
Quelques traits de son caractère : "d'un caractère élévé, d'un courage héroïque, il fut le tuteur de ses quatre frères, en faveur desquels il avait abandonné son droit d'aînesse, une des plus belles figures de la Révolution Fran,çaise"
Sources : Archives de la guerre- Chavaray-Les généraux
morts pour la patrie.